Mes émotions et le confinement
Toutes, où nous en sommes, nous sommes traversées par différentes émotions liées à cette période de confinement. Certaines sont si heureuses de ce rythme qui changent, de la famille réunie et des moments de grâce passés tous ensemble qui permettent de nouveaux échanges et des rencontres plus profondes avec notre famille si proche aujourd’hui. D’autres, vivent ce moment de flou et de changement avec plus de difficultés. La présence quotidienne de notre conjoint, celle des enfants bruyants et remuants parfois, accaparants souvent, nous fait perdre un peu pied allant jusqu’à nous déstabiliser parfois. Le rythme des repas, de l’école, des moments passés ensemble est difficile à tenir et peut parfois nous décourager. Les moments qui devaient être de beaux moments de qualité avec ceux que l’on aime sont finalement des moments très peu qualitatifs et rapides. Certaines sont surtout submergés par leurs émotions, notamment par la peur qui peut se transformer en angoisse profonde.
J’ai peur !
Sachez qu’il est tout à fait normal de ressentir de la peur ! Tout d’abord parce que la conjoncture s’y prête évidemment, mais aussi parce que les politiques font tout pour susciter en nous cela. Ils diffusent des messages à tendance anxiogène (en parlant notamment de « guerre », de « pandémie ») pour permettre aux familles, aux citoyens de prendre la mesure de l’ampleur de la crise sanitaire. C’est bien parce que nous avons peur et que nous craignons pour nos proches que nous acceptons ces conditions difficiles que peuvent représenter le confinement.
J’angoisse !
Cette période peut cependant être plus ou moins invalidante selon les personnes et entrainer des comportements plus ou moins inadaptés en fonction de l’ardeur et de l’intensité de nos émotions. La peur peut alors se transformer en réelle angoisse. Ces angoisses sont le plus souvent vivantes en nous, mais elles se réactualisent, c’est à dire qu’elles se réveillent dans des moments de crise comme celui-là. Elles s’installent en nous en lien avec notre histoire, nos relations précoces, notre état d’esprit actuel et la qualité de notre réservoir d’amour. Ces moments peuvent « aggraver » nos angoisses déjà vives en nous, même si elles ne sont, à la base, pas directement liées au confinement. Par exemple, votre sentiment d’impuissance ou d’incapacité maternelle peut augmenter, la culpabilité latente qui est en vous aussi etc… Évidemment, la conjoncture (sociale, familiale, professionnelle) de chacun et chacune peut également nous fragiliser ou au contraire nous renforcer. Tous ces éléments-là peuvent faire jaillir de nous des ressources qui nous permettent d’affronter des moments de crise, mais peuvent aussi nous rendre vulnérables.
Accueillir ces mouvements psychiques internes c’est un premier pas pour les écouter, les comprendre et donc les accepter.
Et si cette période m’aidait à faire de nouveaux choix ?
Ces changements de rythme, cette obligation à s’adapter, l’éloignement de nos proches, l’incompréhension, l’absence de date de fin peuvent vraiment nous déstabiliser au point de remettre en question un certain nombre d’aspects de notre vie. C’est peut-être le moment idéal pour se faire du bien et imaginer ce qui nous rendrait plus heureux.
Avant tout grand changement, on observe souvent un moment de flou, de remise en question, de lassitude, dans lequel il est difficile de se positionner, de choisir mais qui peut donner naissance à de beaux projets qui nous mettent en paix et nous laissent le sentiment d’être vraiment à notre place.
Est-ce l’endroit où j’habite est vraiment le lieu que j’ai choisi pour faire grandir mes enfants ? Est-ce que l’équilibre entre ma vie professionnelle et familiale est juste ? Est-ce que cette distance imposée me permet de me sentir plus lire vis à vis de telle ou telle relation ? Est-ce que cette obligation à trouver de nouvelles occupations disent quelque chose de moi que je ne connaissais pas et m’indiquent de nouvelles ressources ?
Penser à tout cela permet de rester en mouvement et de faire confiance à ce que nous vivrons après le confinement. Nous ne ressortirons pas les mêmes de ce temps d’exil, essayons alors d’examiner en nous ce qui est le plus difficile et ce qui est le plus apaisant ces jours-ci.
Et surtout, surtout, gardez confiance !
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